19 juinLa loose - Entre une pute et un clochardJ’avais imaginé une telle situation entre une pute et un clochard. En fait j’étais seul dans un espèce de studio aux murs arrondis, un lit et des chiottes confortables. Pas moyen de se suicider, pas envie non plus, le premier repas, servi par le planton, édifiant : salade de crudités, lapin à la moutarde pâtes fraîches mousse au chocolat. J’aurais été chiant j’aurais prétexté que j’étais végétarien.La première nuit d’une garde à vue tu ne dors pas. Une heure environ, on n’a pas le droit à la montre, paraît qu’on peut s’automutiler avec ; de toute façon, on n’a pas la lumière, juste une veilleuse rouge qui filtre à travers le lucarneau. Mon âme erra dans la pénombre.La première fois que j’ai perdu, c’était au temps des genoux écorchés. J’ai perdu toutes mes billes, je jouais tellement mal qu’il n’a pas eu besoin de tricher. Mon enfance je la passais à l’ombre des tours, que l’on nomme aujourd’hui pompeusement banlieue. Dès qu’il y a trois tours de dix étages, c’est la banlieue. Et on s’la pète en verlan et on crame la bagnole du voisin et on sème la zone à l’école. Et si t’as la malchance d’habiter un pavillon à la limite, même si tes parents sont au chomdu, t’as pas le droit de faire partie de la bande, interdit d’occuper la cage d’escalier.De mon temps, disait le vieux con, y’avait pas de telles frontières et celui qui m’avait tiré mes billes mes agates, même les araignées et mes bigarreaux, c’était le fils du toubib, en short et crasseux comme nous. Et moi j’étais le deuxième de la classe et ça défrisait pas mes voisins de banc. Sauf en sport où je ramais déjà .A suivre... demain !
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