On sonne.- Justine ! Je t’avais oubliée !Et Cécile embouche voluptueusement la nouvelle venue.Les hommes sont de cul.- Roger... Bruno... Benjamin... Justine. Et oui ça prouve qu’aucun de vous ne me connaissait vraiment. Bien sà »r, nous n’avions que seize ans, mais qu’est-ce que je l’ai aimée celle-là ....- Et ta peau... Reprend Justine, jamais je n’ai rencontré de peau aussi douce.- Tu...- Oui, moi, je suis restée fidèle aux filles.Déception marquée des garçons, Justine est splendide.- Allez, faut arroser ça ! Tous les prétextes sont bons pour arroser.- Quelqu’un va pisser, il se vide, faut le remplir....- Alors Justine qu’es-tu devenue ?- Je vais pas te faire mon plan de carrière deux heures avant de partir en poussière. Disons que je vis bien. Et toi, apparemment aussi...Quelques litres plus tard...Bruno boude au bord de la fenêtre, son glass à la main il regarde la neige qui s’est mise à tomber. Benjamin est vautré sur le canapé, la tête sur les jambes de Cécile, ce qui vaut sans doute la conduite de Bruno. Roger rit, Benjamin balbutie quelque vieille histoire coquine et qui devient franchement cochonne, Cécile sourit de bon cÅ“ur. Les bà »ches se consument dans la cheminée.On sonne.- Qui cela peut-il être, si tard, si près de l’échéance ?Cécile ouvre et rougit de confusion. Hugo, un bouquet de pavots à la main. Hugo, son amour tempête ses baisers masques de cuir et menottes ses portes qui claquent, ses retours tonitruants...-... Entre, tu es le bienvenu... Alors, Cécile tente la plaisanterie, par ordre alphabétique : Benjamin... Bruno... Hugo... Roger...Il est vingt-trois heures et le groupe éméché a évidemment évoqué Hugo et ses frasques et les trois hommes regardent Hugo comme on regarde un animal rare et méchant à travers les barreaux d’une cage.- On va pouvoir finir la soirée...- La vie... rétorque Roger- ...Aux tarots.- Poker strip suggère Bruno, soudain intéressé par la soirée.- Il y a déséquilibre ! clame Cécile hésitante, mais tentée par cette expérience border line...- Qui te dit que je n’ai pas viré pédé ?- Bon, d’accord, mais une tournée d’abord...Vingt-trois heures trente.L’instigateur de la soirée est nu comme une pomme épluchée et saoul comme un polonais Roger est en caleçon Hugo n’a quitté que sa chemise, s’est fait charrier au passage, dessous se cachait un Marcel, et Cécile, l’objet de toutes les convoitises est en string et soutien gorge affriolant, elle ne chôme pas, entre le jeu et son rôle de serveuse, quatre cadavres de whisky trônent devant la porte. Elle a jeté un froid lorsqu’elle a dà » quitter son chemisier, sa peau était zébrée de coups de fouets.- Alors comme ça...Hugo se dérobe. Vous ne pourriez pas comprendre...Vingt-trois heures cinquante.Hugo se dirige vers la patère sort de la poche de pardessus un fouet tandis que toutes les sirènes se mettent à hurler. Sans rien dire Cécile se met à quatre pattes.- Allez vous autres, singes nus, allez rompez.Et lorsque sonnent les douze coups de minuit trois hommes et une femmes nus comme au premier jour se font flageller par un quatrième en slip, sans qu’aucun mâle ne tente quoi que ce soit sur la femelle qui pourtantNe demandait que ça...
13 avril / série "Les fins du monde"
13 avril / Banquet (3ème partie)
mardi 13 avril 2010, par