7 mars

 

Poil àgratter - Tragic Strip

 

Belle dégotta un rôle de sorcière dans le train fantôme. Furoncle sur un nez de carton en chou fleur, tignasse de cheveux gris serpillière, robe rapiécée et hauts talons cassés, elle devait, sans se prendre les pieds dans son hideux costume, grimper sur un chariot équipé d’un couple hilare, pénétrer dans le tunnel, agiter une immense et fausse toile d’araignée, alors que lors du nettoyage hebdomadaire du manège, il s’en trouvait par dizaine, des vraies araignées, des grosses, velues. Puis, apparaître dans une fumée fluo une pomme empoisonnée àla main : ce n’était pas un travail de tout repos. Elle avait toutefois le droit, et même le devoir, de se changer lorsque le soir elle devait faire le ménage du manège. Elle frottait le squelette avec application, nettoyait les yeux excavés et la bouche béante du moribond dans son cercueil. Elle trouvait des trucs bizarres dans le fond des wagonnets : chewing-gum, popcorn, mais le plus fréquent, et le plus repoussants, des préservatifs usagés. Elle prenait soin de laisser les araignées véritables et tranquilles, grosses et inoffensives comme à"Fort Boyard". Entrée at home elle prenait une douche avec délices, amours et orgues et du savon liquide qui moussait qui moussait. Il lui semblait que la mousse était très active pour nettoyer les impuretés qu’on lui crachait àla figure.

 

Une semaine de dur labeur, et jusqu’àBambi, des sÅ“urs siamoises qui rentraient parfaitement dans le costume et lui faisaient la gueule, on n’avait pas retrouvé l’assassin. Blop se trouvait làavec son passé plus qu’imparfait. Blanchi cependant il n’en fallait pas plus : la nature a horreur du vide. Un jour, même Blop passa une sale demi-heure àse démanger et se gratter jusqu’au sang, il ne comprit que lorsqu’il ramassa la signature grossière du forfait : un sachet de poil àgratter. Blop dut secouer sa peau double pendant son quart d’heure de pause. Ils en avaient mis jusque dans les grolles. Marc pliait l’échine, il fallait bien bouffer, et puis, qui sait, peut-être trouverait-on un jour l’assassin. Mais, vu l’efficacité des cops, il en doutait.

 

A suivre... demain !

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