Contre-emploi

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« Jamais je ne travaillerai ! » annonça le jeune Matthieu lors d’un repas de famille, après avoir fait du marxisme sa cause, loin de s’imaginer que l’avenir ne lui réserverait aucun emploi convenable. Diplômé d’architecture, il se réoriente en archéologie, puis se forme comme documentariste sans pouvoir réaliser de documentaire, pour, tout compte fait, occuper des postes modestes sans conviction, après de longues périodes de chômage. Le voici donc soumis au « contre-emploi », sans saveur, dans l’attente d’une activité idéale qui pourrait le rendre heureux. Plus que l’histoire d’une vie, c’est un fourmillement de souvenirs croustillants, d’impressions réelles et de sentiments personnels qui ont une dimension universelle, transpirant d’espoirs déchus et de regrets amers qui sont minutieusement partagés avec nous. « Rechercher un travail est un travail à temps plein », lui disait son cousin psychanalyste qui plaidait pour le farniente, comme le héros du film d’Yves Robert datant de 1968, Alexandre le Bienheureux. Mais comment faire dans une société devenue ultralibérale, où le travail est survalorisé et le demandeur d’emploi considéré, a priori, comme fainéant et en conséquence excessivement surveillé, afin qu’il retrouve le chemin de la sacrosainte entreprise ?

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