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Richard Palachak

Fragments de Nuit, inutiles et mal écrits : 88-89-90

mercredi 27 juin 2018, par Blackout

Photo de Simon Woolf

Pour le livre de Richard Palachak, "Kalache", c’est par ici : KALACHE

Fragments de Nuit, inutiles et mal écrits : 88

 
Dehors, Gino se traîne tel un animal blessé, titubant jusqu’àl’orée du bois. De l’autre côté du chemin qui passe devant le chalet, ses mirettes écarquillées ne caltent plus rien, mis àpart la défragmentation de la lumière de l’aube, un nuancier chatoyant d’éclats kaléidoscopiques, attiré par cet éblouissement mytho qui nous convie tous un jour... au fond du tunnel enténébré de la nécrose.
 

Fragments de Nuit, inutiles et mal écrits : 89

 
Cette nuit, j’ai reçu la visite d’une force mystique extatique et pénétrante.
Depuis,
Lorsque je ferme les yeux,
Mon caisson tourne dans tous les sens, comme àl’achèvement d’une vilaine biture.
Sauf que je me sens bien.
Je n’ai pas dormi depuis plusieurs jours mais je m’en cogne.
Un ours cavale sur la neige de mon âme et tourne la tête en ma direction, juste avant de disparaître dans la forêt de mon abîme.
Je décide de suivre sa trace mais ne distingue plus mon corps, hormis les empreintes de mes pas qui se forment dans la poudreuse. Et le craquement
de la mousse immaculée sous mon poids.
Mon regard s’arrête.
Mes pas défilent jusqu’en lisière de bois, devant moi, puis s’engouffrent dans la sylve.
Et les traces de s’évanouir,
déjà...
sous l’énorme poudroiement...
des gros flocons...
qui...
 

Fragments de Nuit, inutiles et mal écrits : 90

 
Les décisions du DRH ne me regardent pas, et dans le fond j’en ai rien àbattre. Encore un soir et c’en est fini des bastons et des beaufs alcoolisés. Par la suite, Serge et son équipe n’auront qu’àse démerder. Felicio va en chier, c’est couru d’avance, et ses collègues achèveront de le faire craquer. Les cogneurs lui mettront sans cesse des bâches, les clients feront comme s’il n’existait pas. Les barmaids lui chieront ouvertement sur le tronc et les patrons le saqueront tel un puceau de la nuit. Quant aux filles du club, elles lui poufferont carrément au blair, en montrant du doigt son allure d’enfant qui porte le costard de papa. Viva la playa ! Riront moins quand ils le retrouveront giguer sa dernière danse, privé de plancher, sous la lune au fond des bois... Perso je casse ma race.


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