Accueil > Ephéméride > Hier > 2012 > Mai 2012 > 15 mai / A la marge 2/5

15 mai / série 2012 - Nouvelles de demain

15 mai / A la marge 2/5

mardi 15 mai 2012, par Blackout

15 mai
 
A la marge 2/5 - Nouvelles de demain
 
I’m a lonesome poor boy
Et very loin de ma maison
I am not so very joy
Et blindé comme un camion
 
Je marche seul
Rien àbecqu’ter
Le monde est veule
J’crois qu’vais chialer
 
Le blues c’est con
Personne ne m’aime
Même rengaine
Pas de pognon
 
J’étais làsur le trottoir àrâler ma scie, frappant sur ma guitare, j’sais pas en jouer… Une vieille dame bien mise avec un vrai renard sur les épaules et un chapeau rigolo m’a écouté, et a refilé cinquante euros dans ma boîte de petits pois. "Continue petit" elle m’a dit et elle est partie, laissant un sillage de violette derrière elle. J’ai vite planqué le bifton et j’ai continué àjouer comme si de rien n’était.
Le soir même je fêtais ça. Je me rendis dans une Taverne de maître Kanter. Le portier fit la gueule en voyant ma tenue quelque peu délabrée, je lui filai deux euros, il ne pipa mot et m’indiqua du bras la table du fond, sous l’escalier. Huîtres, choucroute royale, riesling, île flottante. Peu habitué àtant de libations je rendis tout sur le trottoir.
Il pleuvait. Le macadam fut vite rincé et je m’abritai sous un porche où je comptais passer la nuit. Bien m’en prit de manger tel un verrat, car de mes biftons rien ne resta. Je pris la route en me disant que le mec qui m’avait allégé avait faim, aussi, même si une petite voix me soufflait que c’était peut-être pour picoler qu’il m’avait soulagé. Quand bien même, si ça le soulageait de ses tracas.
J’étais, àl’époque, un optimiste forcené, mais je décidai de noircir le trait de mes chansons pour faire chialer le bourgeois.
Je suis seul, désespéré
J’ai pu rien àbouffer
J’veux trouver une rime riche
Mais pour ça faut qu’je triche
Solo
Je m’esquichais avec deux doigts sur ma gratte mal accordée, je n’étais pas encore Personne… Mais pas grand’chose tout de même…
J’veux partir j’veux mourir
Société tu m’auras pas
Avant mon dernier repas
Je s’rai loin et tu vas rire
Solo
J’y mets tant de cœur que je pète une corde avant qu’un quarantenaire en costume me jette dédaigneusement vingt centimes.
Je pose la guitare, me lève d’un bond le poursuis, lui rend la pièce.
- Désolé, monsieur, je ne prends que les chèques…
On a sa fierté…
 
A suivre... demain !

© Black-out

SPIP | | Plan du site | Contactez-nous | Suivre la vie du site RSS 2.0
Conditions générales de vente | Black-out, tous droits réservés

logo region Limousin            logo crl